Les mélodies de Tokushima
Zomeki est un mot issu du kanji ayant comme signification « Faire du bruit », ou « être bruyant ». En danse Awa, ce terme est utilisé pour désigner de manière générale les musiques de la danse Awa. Ainsi tout le répertoire de cet art est regroupé sous le terme de « Zomeki« , ou encore de « Zomeki-bayashi ».
Il existe donc plusieurs versions variantes de Zomeki selon les groupes. Chaque morceau du répertoire Awa présenté sur cette page sera accompagné d’une vidéo de Okazu, un joueur de flute japonais issu du groupe Tanashi-ren.
De plus, certaines explications concernant l’origine des morceaux présentés est issue du site de Nansui-ren.
1 – Zomeki (騒き)
Zomeki est un mot issu du kanji ayant comme signification « Faire du bruit », ou « être bruyant ». Il s’agit donc non seulement du terme général pour désigner la musique en Awa Odori, mais également le nom d’un des morceaux les plus connus du répertoire que je vous propose de découvrir ci contre.
2 – Yoshinogawa (吉野川)
Le morceau « Yoshinogawa » ou « Rivière Yoshino », est une composition qui aurait été jouée en improvisation par le guitariste Takeshi Terauchi (寺内タケシ) lorsqu’il collabora avec le groupe Tonoma-ren de Tokushima.
Ce morceau est aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre de l’Awa. Ces dernières années il est d’ailleurs devenu assez populaire et bien qu’il y ait diverses variations selon les groupes, il est souvent joué en alternance avec « Zomeki » .
Il existe également une version commune du morceau qui est jouée dans les associations de Tokushima et de Koenji (près de Tokyo).
3 – Awa Yoshikono (阿波よしこの)
Quand on pense à « Awa Yoshikono » , le nom de la chanteuse et joueuse de shamisen Tada Koyurugi -plus connue sous le pseudonyme de Okoisan (voir ici)- nous vient immédiatement en tête, car c’est en effet l’une de ses interprètes la plus connue.
Notez de plus que « Yoshikono » est souvent utilisé pour des danses lentes. Bien qu’elle varie légèrement selon les groupes, cette mélodie est souvent jouée par un unique joueur de flûte shinobue. L’équilibre subtil du « ma » (間) -qui signifie « intervalle » ou « pause »- entre le danseur et le joueur est vraiment étonnant.
4 – Iya no konahiki Uta (祖谷の粉ひき唄)
« Iya no Konahiki Uta » , ou « La chanson du meunier d’Iya » , est à l’origine une chanson folklorique de Tokushima qui a récemment commencé à être régulièrement jouée lors des festivals de la ville. C’est un morceau magnifique où l’harmonie avec le shamisen (un luth japonais) est vraiment remarquable.
5 – Awa no Mugi Uchi Uta (阿波の麦打ち唄)
La « Mugiuchi Uta » est une chanson qui était chantée dans la région de Chūgoku lorsque les paysans frappaient des gerbes de riz empilées dans la cour des fermes avec des bâtons appelés « karasao » et « kururibō ».
« Mugiuchi Uta » est ensuite arrivée à Tokushima et est devenue « Awa no Mugiuchi Uta ».
On dit que dans le bassin de la rivière Yoshino les feuilles d’indigo étaient frappées avec des « karasao » tout en chantant cette chanson. Aujourd’hui, ces travaux n’existent plus et la chanson est devenue une chanson des maisons de thé des Geishas.
Le son du shamisen est empreint d’une profonde mélancolie.
Les paroles de Mugi Uchi Uta sont les suivantes :
阿波の藍ならよ
ヨホホーヤ
昔を今に
染まる色香は
変りゃせぬ
ヨホホーヤ
トヨエ
サー
ウットケ
ウットケ
鳥もハラハラヨ
ヨホホーヤ
夜もほのぼのと
鐘がなります寺々に
ヨホホーヤ
トヨエ
サー
ウットケ
ウットケ
十八招けば
石でも粉になる
お庭にカラツは
いけてない
ドシドシ
もちゃげて
打たシャンセ
Si c’est l’indigo d’Awa
Yohohoya
le passé est présent maintenant
La teinte colorée reste inchangée
Yohohoya
Toyoe
Sa
Uttoke
Uttoke
Les oiseaux volent de-ci de-là,
Yohohoya.
La nuit est douce et paisible,
les cloches sonnent dans les temples.
Yohohoya
Toyoe
Sa
Uttoke
Uttoke
Si tu invites dix-huit (personnes)
Même la pierre se réduira en poudre
Dans le jardin, les Karatsu (ustensiles ou plantes)
ne sont pas acceptés
Frappe vigoureusement
et continue de frapper
battons ensemble
6 – Dontotsu (どんとつ)
Je ne connais pas le nom original de ce morceau. Cependant, il est communément appelé « Dontotsu » et est également joué au shamisen pour accompagner les danseuses Awa.